FORMATION DES ENSEIGNANTS / Décrochage scolaire

FORMATION DES ENSEIGNANTS.

« Les écoles de profs apprennent encore peu à enseigner », affirme « Le Monde  (10 01 p. 7) rapportant que l'ambition de Vincent Peillon de « mettre l'accent sur la pratique de l'enseignement autant que sur les savoirs se heurte à des résistances ».

« Fruit d'intenses négociations » ce « nouvel équilibre entre théorie et pratique » est « encore assez éloigné des objectifs initiaux ». « Les admissibles contractuels 'génération sacrifiée ». « Le Monde » (p. 7) dresse le portrait d'une « nouvelle recrue » ayant « réussi les écrits d'admissibilité du Capes » en juin dernier affectée pour sa première rentrée « dans un lycée professionnel difficile » avec « des classes à examen » alors qu'elle « ne sait 'même pas faire un cours' ».

 Décrochage scolaire :

« passer d'une logique de tri à une logique de formation pour tous » (Anne Armand, Igen).

Pour prévenir le décrochage scolaire, « l'école doit passer d'une logique de tri à une logique de formation pour tous », recommande l'Igen Anne Armand lors du séminaire sur la lutte contre le décrochage du mercredi 8 janvier 2014 organisé à Paris. Elle regrette par ailleurs que la prise en charge des dossiers de décrochage dans les rectorats soit « bien souvent confiée à des cadres de l'Éducation nationale, mais pas à des pédagogues ». Selon le MEN, 23 000 décrocheurs ont réintégré en 2013 une formation ou entamé un service civique, soit 3 000 de plus que l'objectif fixé par le ministère (AEF n°192080).

Pour 2014, l'objectif des réseaux Foquale est d'atteindre un total de 25 000 jeunes en retour en formation initiale.  Les causes du décrochage scolaire ne sont pas « à chercher à l'extérieur de l'école », déclare mercredi 8 janvier Anne Armand, Igen, lors du séminaire sur la lutte contre le décrochage scolaire organisé au lycée Pierre-Gilles-de-Gennes à Paris.

Coauteur du rapport « Agir contre le décrochage : alliance éducative et approche pédagogique repensée » , elle estime que « l'école doit passer d'une logique de tri à une logique de formation pour tous » pour endiguer et prévenir le décrochage. En décembre 2013, 156 978 jeunes ont été identifiés comme décrocheurs, selon la dernière campagne SIEI.

Selon Anne Armand, le décrochage scolaire se joue « dans la classe, heure par heure, et parfois dès l'école primaire. (…) Mais les enseignants n'en ont pas conscience, car il font bien le métier qu'on leur a appris ». En cause, les systèmes de notation, aboutissant à la simple « exclusion de l'élève en difficulté du groupe des bons », et la prise en charge des dossiers de décrochage « bien souvent confiés à des cadres de l'Éducation nationale, mais pas des pédagogues ». Le traitement de l'absentéisme est aussi questionné : « Tant que dans les Espé, l'absentéisme sera traité en dehors des questions didactiques et de discipline, tant que le parcours de formation de l'élève sera laissé aux COP -réputés en être les spécialistes-, tant que l'élève en difficulté sera envoyé en lycée professionnel, il est clair que les statistiques du décrochage ne bougeront pas » souligne-t-elle.

Lu dans AEF